Tout connaître de Jujurieux avec Patrimoine de Jujurieux

et Amis du Patrimoine de Jujurieux

Jujurieux village paisible du Bugey entre plaine et montagne a connu une activité partagée pendant environ un siècle entre agriculture, essentiellement vinicole, et industrie de la soie. Les périodes fastes ont été illustrées par de nombreuses cartes postales dont celles de multiples châteaux anciens et d'autres plus récents représentatifs d'une prospérité industrielle aujourd'hui disparue.

Le tramway, concrétisation de la loi Migneret de 1865, est arrivé seulement à Jujurieux en août 1897. Il va faciliter le transport des populations locales mais surtout des marchandises et des ouvriers qui travaillent à l'usine Bonnet. Signe de cette nouveauté ferroviaire le bistrot du quartier du Grand-Champ devient le Café de la Gare.

Eléments indispensables à la vie du village : les fontaines, alimentées par les nombreuses sources de "pied de mont" (l'eau n'atteint pas encore la majorité des foyers). Celle de la Place d'Armes est fortement prisée. Autre signe des temps l'auberge locale est devenu l'Hôtel Durand et reçoit les nouveaux estivants.

 

On peut voir à cette époque de nombreux commerces sur et aux abords de la place de l'Hôtel de Ville : boulangerie, pâtisserie, boucherie, quincaillerie, bureau de tabac et plusieurs cafés. La croix des Matafans au quartier de la Courbatière rappelle la victoire en 1536 des habitants sur les pillards Bernois. Sur cette carte postale des ouvriers prolongent la voie du tram à des fins industrielles du pont du Riez à l'usine de la Roche Noire.

 

Les symboles de la République et de la religion Catholique sont fortement représentés à Jujurieux. La municipalité radicale socialiste d'alors a voulu dès 1905 un Hôtel de Ville imposant. L'église, vaste et conséquente reconstruite en 1856 sous le Second Empire, figure la revanche du "parti de l'ordre" sur la République.

Jujurieux à travers de multiples associations, créatrices comme "les Jeunes Amis de Jujurieux", de nombreuses fêtes, aussi bien républicaines que conservatrices et religieuses, incarne par les documents cartophiles l'état d'esprit de cette France de la IIIe République fait d'implacables querelles bien souvent improductives.

 

La "Fabrique", née en 1835, devenue les "Etablissements des Petits-Fils de C.J Bonnet" fut un élément moteur dans la prospérité de Jujurieux. Elle donna du travail à de nombreux habitants de la commune et des environs. Incarnation du paternalisme industriel, univers moralisé et contrôlé par une présence religieuse, système d'organisation du travail sur la relation "patron - ouvrier" et de la gestion de la vie sociale, protecteur de la jeune fille au moyen d'un internat productif. Son activité déclina suite à plusieurs crises. Elle est devenue en partie le très intéressant Musée des Soieries Bonnet.

Une autre activité industrielle de Jujurieux fut la fabrication de ciment dès 1882. Le premier site d'exploitation fut l'usine de la Roche Noire à Cossieux. Elle vit l'arrivée de nombreux immigrants italiens vivant dans des conditions précaires. Le second site, aux Barattes, sous le nom de Ciments Lyonnais, lié au premier, avec de vastes carrières à Cornelle connut un développement intéressant jusqu'à la fin de l'exploitation avec la seconde guerre mondiale. Une partie des installations et des dépendances est encore visible le long de la D12.

Joseph Richard, à l'extême droite portant chapeau melon pose avec les blessés sous le buste de C.J Bonnet

Jujurieux comme beaucoup de villages a payé un lourd tribut en hommes à la guerre de 14-18. Pour venir en aide aux blessés, à l'initiative de Joseph Richard, industriel à l'usine Bonnet et descendant de son fondateur, l'hôpital temporaire N°17 fut créé ainsi qu'une annexe et reçut plus d'un millier de patients. Le docteur Boccard, maire de Jujurieux mobilisa l'Hôtel de Ville devenu momentanément l'hôpital N°211 des Dames de France et s'y investit avec beaucoup d'abnégation. D'autre part nombre de réfugiés (environ 500) déplacés par les combats furent accueillis dans la commune.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

bullet Henri DURAND, Notice sur le village de Jujurieux et sur l’érection de son église en 1854 et 1855, Lyon 1855. 110 pages. -  Réédité par les Amis du Patrimoine de Jujurieux en 2005

bullet Henri PANSU, Claude-Joseph Bonnet, Soierie et société à Lyon et en Bugey au XIXe siècle, Tome 1 : Les assises de la renommée, du Bugey à Lyon,  Lyon Jujurieux 2003, 591 p. + 16 planches couleur.  -  Tome 2 : Au temps des pieux notables, de Lyon en Bugey, 2010.

bullet G. MERLIN, Promenades en Bugey, Jujurieux et les environs, Bourg, 1966, 143p.

bullet Jacques GRIMBOT - JUJURIEUX - "ANCIENNES USINES À EAU - VOLUME 2 - Imprimerie FONTAINE à Ambérieu-en-Bugey, 141p

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